Madame la Ministre des Armées, si l’intervention militaire française du 25 août 1968 au 25 novembre 1968 AU Tibesti région du Tchad est juridiquement qualifiée d’OPEX au sens de la Loi n° 55-1074 du 6 août 1955 et de l’Arrêté du 12 janvier 1994 fixant les avantages accordés aux militaires français en OPEX hors du territoire national Français. Il apparait également que les militaires engagés dans cette opération militaire d’août à novembre 1968 au Tibesti région du Tchad n’ont pas fait l’objet d’un Arrêté relatif aux avantages accordés pour leur participation au maintien de l’ordre dans certaines circonstances au titre de la Loi du 6 août 1955.
Il est désespérant de voir l’ingratitude de la réponse qui a été faite le 14 février 2018 par Madame la Secrétaire d’Etat aux Anciens Combattants – Madame DARRIEUSECQ). Les militaires Français engagés dans cette OPEX d’août à novembre 1968 au Tibesti région du Tchad étaient bien sous la couverture des risques pour les opérations de maintien de l’ordre - autres opérations – la situation en maintien de l’ordre est bien mentionnée dans les livrets individuels de ces militaires qui ont bénéficié des avantages appliqués par l’Article 2 de la Loi n° 55-1074 du 6 août 1955 pour les circonstances de temps et de lieu et pourtant, Monsieur le Sénateur René MONORY, dans son rapport d’information Tchad au Sénat n° 282 du 24 mai 1973, suite à sa mission effectuée du 8 au 14 février 1973 auprès des forces Françaises stationnées au Tchad mentionne à la page 18 : Citation : « l’intervention française directe dans les opérations a donc duré d’août 1968 à juillet 1972 ; elle nous a coûté 39 tués et 102 blessés au combat ». Comprendre (les opérations du Tchad – d’août à novembre 1968 et du 15 avril 1969 à juillet 1972).
Analyse Synthèse , Proposition : Opération militaire Française au Tibesti région Nord du Tchad période du 25 août 1968 au 25 novembre 1968.
NOTA (SD)
Pendant la guerre civile Tchado/Tchadienne de l’année 1965 au 25 novembre 1968 les pertes humaines et les blessés sont importants pour les civils Tchadiens, les militaires de l’Armée Nationale Tchadienne (ANT), les guérilleros du FROLINAT.
Chronologie de la participation de l’Armée Française au Tchad de l’année 1967 au 31/08/1972 (SD) : Périodes séquentielles :
De 1967 au 25 août 1968 aucune participation de l’Armée Française sous uniforme Français au Tchad = Néanmoins 1 gendarme en AMT tué (perte 1);
Du 25 août 1968 au 25 novembre 1968 1ère participation de l’Armée Française au Tchad = Aucun militaire Français tué (perte 0),
Du 25 novembre 1968 au 15 avril 1969 aucune participation de l’Armée Française au Tchad sous uniforme Français = Néanmoins 1 militaire Français en AMT sous uniforme Tchadien tué (perte 1) ;
Du 15 avril 1969 au 31 août 1972 2ème participation de l’Armée Française au Tchad (Opération Limousin) = le premier tué est le légionnaire Pierre François Emile DEGORGUE alias DEGOUTTE Emile de l’Unité 2e régiment étranger de parachutistes (2e REP) Mort pour la France le 04-06-1969 à Fort Lamy (N'Djamena) – hôpital - , Tchad. Source : Mémoire des Hommes – SGA. En ajout plus un nombre important de décès jusqu’à la fin de ce conflit (1969/1972, 1972/1975).
Récap : année 1967 au 25/08/1968 (1 tué en AMT non présence Armée Française), du 25/08/1968 au 25/11/1968 (0 tué présence Armée Française), 25/11/1968 au 15/04/1969 (1 tué en AMT non présence Armée Française), 15/04/1969 au 31/08/1972 (X tués - 1er tué le 04/06/1969 présence Armée Française)
Bilans de cette opération militaire au Tibesti région nord du Tchad période du 25 août au 25 novembre 1968 (SD)
Bilan n° 1 concernant l’Armée Française. Son action a permis à l’Armée Nationale Tchadienne (ANT) de reprendre le fort militaire d’Aozou aux rebelles du FROLINAT (2ème Armée Nord branche Tibesti) de rétablir l’ordre et la sécurité dans le Tibesti région du TCHAD. Bilan humain concernant l’Armée Française ; Pertes humaines (néant –0-), Blessés (nombre inconnu – certainement des blessés ???) ; Maladies (nombre inconnu ???) Malade connu Gilbert SOUCHARD, il a contacté une maladie endémique (jaunisse). Dommage collatéral connu envers la population civile du Tibesti région nord du Tchad : incendie partiel de la palmeraie d'Aozou occasionné par les Skyraiders AD4 de l'Armée de l'Air Française lors de la mission aérienne du 03 septembre 1968. Source : Récit du commandant Michel BLANC chef de l'unité aérienne 1/21 Djibouti en DETAM au Tchad : Magazine AIR FAN Hors Série d'octobre 2007 pages 70 et 71 ('' Les Skyraiders dans l'Armée de l'Air Française '' ).
Bilan n° 2 concernant l'Armée de l'Air : Unité 1/21 Skyraiders AD4 = 4 Appuis feux + Reconnaissances à Vue (RAV) nombre certainement supérieur à 9, Escadron 3/67 Alouette II = 1 Evacuation sanitaire + le ravitaillement de l'unité terrestre 6ème CPIMA sur les pitons montagneux du massif du Tibesti, Unité 3/61 Poitou : 1 PARACHUTAGE de vivres et divers pour ravitailler le Fort d'Aozou (source livre Jacques FOCCART '' le Général en mai - journal de l'Elysée II - 1968/1969 page 325 '' , x transports tactiques (troupes, matériels, subsistances), création de 2 bases aériennes temporaires dans le Tibesti à Faya Largeau et Bardaï, projection de forces aériennes personnels naviguants et non naviguants, présence de la section Air du CTIAC 172 de la base aérienne 172 de Fort Lamy (CTIAC = Centre de Transmissions Interarmées d'Afrique Centrale). Conclusion : Par l'utilisation combinée ; des différents aéronefs engagés, de la spécificité technique des unités aériennes engagées, des personnels naviguants engagés au cours de cette opération Tibesti Tchad 1968, cette opération aérienne militaire OPEX est comparable à certaines opérations aériennes de l'opération LIMOUSIN de 1969 à 1972 et aux opérations aériennes de l'Armée de l'Air Française en AMT au Tchad de 1972 à 1975. Rappel : 4 Skyraiders AD4 en DETAM ont été affectés à la Base aérienne de Fort Lamy du 25 novembre 1968 au 15 avril 1969. Il ressort que par la présence continuelle des Skyraiders AD4 affectés à la Base aérienne 172 de Fort Lamy du 25 aout 1968 à octobre 1975 de et par ce fait l'Armée de l'Air Française est présente au Tchad de façon continue en OPEX de longue durée comme sa consoeur l'opération EPERVIER. L'opération aérienne Tibesti Tchad 1968 est une opération séquentielle s'inscrivant dans la longue liste des opérations aériennes militaires OPEX au Tchad de 1968 à 1975.
Bilan n° 3 concernant l’Armée Nationale Tchadienne (ANT). Grâce à l’action combinée de l’Armée Française (appuis feux, transports tactiques aériens, protection de zone en danger caractérisé + autres) elle a pu reprendre le contrôle du fort militaire d’Aouzou et assurer de nouveau l’ ORDRE et la SECURITE dans le Tibesti région nord du Tchad. Il est à noter un nombre important de tués et de blessés dans ses rangs pendant cet épisode de guerre civile (période – année 1965 au 25 novembre 1968).
Bilan n° 4 concernant le Président de la République du Tchad (François TOMBALBAYE). Nota : En droit international : Le Chef de l’ Etat d’un pays a l’obligation d’assurer l’ordre et la sécurité à ses concitoyens. De l’année 1965 (début de la rébellion Tchadienne) au 25 août 1968 le Chef de l’Etat Tchadien François TOMBALBAYE n’a pas pu juguler les diverses rebellions de l’est et du nord du Tchad et les opérations de guérilla des 2 branches du FROLINAT (1ère Armée de l’Est et 2ème Armée du Nord) . Le 25 août 1968 le Président de la République du Tchad (François TOMBALBAYE) demande au Président de la République Française (Charles DE GAULLE) une aide militaire Française pour l’aider à rétablir l’ORDRE car ses forces de l’ordre (Gendarmerie, Garde Nomade, Armée Nationale Tchadienne (ANT) n’arrivent pas à accomplir leurs missions de maintien de l’ordre au Tibesti région Nord du Tchad. Grâce à l’accord du Président de la République Française (Charles DE GAULLE) qui a autorisé l’envoi d’unités militaires Françaises de métropole (AIR et TERRE), de Djibouti (AIR), de Madagascar (AIR) et l’utilisation des forces pré-positionnées Françaises de Fort Lamy (TERRE et AIR). Par l’action combinée de l’Armée Nationale Tchadienne (ANT) et des Armées Françaises AIR et TERRE engagées dans ce conflit armé interne internationalisé période du 25 août au 25 novembre 1968 le Président de la République du Tchad (François TOMBALBAYE) a pu assurer de nouveau l’ ORDRE et la SECURITE dans le Tibesti région nord du Tchad et asseoir de nouveau son autorité dans cette région (Tibesti) en remplissant ses obligations (ORDRE et SECURITE) envers la population du Tibesti.
Conclusion. (SD) Tenant compte de l’analyse synthèse il ressort que le gouvernement Français par son aide militaire opérationnelle au gouvernement Tchadien a respecté ses engagements militaires fixés par l’accord de défense en appliquant une Aide Directe (AIR) et Aide Indirecte (TERRE) auprès de cet état (TCHAD) pendant la période du 25 août au 25 novembre 1968. Tenant compte du contexte particulier de cette opération militaire, la convention de maintien de l’ordre secrète France Tchad non publiée au JO RF a été appliquée en appui de l’Accord de Défense quadripartite de 1960.
Proposition. (SD) De par sa nature cette opération militaire devrait être reconnue à posteriori comme OPEX par les autorités ministérielles avec tous les avantages qui y s’attachent en accordant l’attribution du Titre de la reconnaissance de la Nation (TRN) et de la Médaille d’Outre Mer avec agrafe Tchad.
Madame la Ministre des Armées, il y a maintenant 50 ans, pendant leur service militaire sur le territoire de la République du Tchad en 1968, des militaires, appelés du contingent ou non, ont servi leur pays avec honneur, fidélité, avec abnégation et dévouement, sans faillir, ni démériter dans l’opération de maintien de l’ordre dans le Tibesti, en 1968, il serait « normal » que la médaille Outre Mer avec agrafe vermeil Tchad soit accordée, sans oublier par la même, pour l’histoire et le devoir de mémoire, son inscription dans l’Arrêté du 12 janvier 1994 qui fixe les territoires et les périodes à prendre en compte pour l’ouverture des droits à réparation.
Madame la Ministre des Armées, Vous seule avez le pouvoir, la décision de débloquer ce problème de régularisation et de reconnaissance de cette première intervention militaire sur le territoire de la République du Tchad d’août à novembre 1968. En accordant la Médaille d’Outre Mer avec agrafe vermeil TCHAD et le Titre de Reconnaissance de la Nation (TRN) pour cette OPEX au Tchad. L’obtention du Titre de Reconnaissance de la Nation (TRN) permettrait d’être ressortissant de l’ONAC-VG et de bénéficier des avantages offert par ce service. Pour mémoire : Cette opération a été voulue par le Président de la République Française de l’époque Charles DE GAULLE Chef des Armées en vertu de l’Article 15 de la constitution française.
Je vous prie d’agréer, Madame la Ministre des Armées, l’hommage de mon profond respect.